De Cadaqués à Valence, une virée hivernale sur la côte espagnole
Délaissant, une fois n’est pas coutume, notre fidèle Italie, on est parti chercher un peu de chaleur en Espagne en ce mois de janvier 2014. On l’a trouvée, avec une quinzaine de degrés (jusqu’à 20 ressentis comme le disent les météorologues) et un soleil généreux, parfois caché par un peu de pluie. En six jours, on a parcouru les Costas Brava et Daurada (Catalogne). On espérait descendre jusqu’en Andalousie mais, faute de temps et en raison d’une petite fatigue saisonnière, on s’est arrêtés à Valencia. Un chouette séjour où, contrairement à la pleine saison estivale, on s’est souvent retrouvés seuls au monde. Voilà le parcours.
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Durée : 7 jours
Distance : 2500 km
Nuits : Cadaqués, Tarragona, Valencia (x3), Sant Feliu de Guixols
J1 : Départ pour Cadaqués
Après 7 heures de route et 700 kilomètres, on est arrivés dans la soirée à Cadaqués, jolie petite ville en hauteur aux maisons blanches et volets bleus, patrie de Salvador Dali. Première impression un peu gâchée par la recherche (et surtout la découverte) de l’hôtel qu’on avait réservé avant de partir (l' »Octavia »). Entre la cote permanente de la station balnéaire et les fermetures annuelles, il ne restait quasiment plus rien. Notre hôtel était vieillot, le wifi ne marchait pas dans les chambres (on a réussi à capter vite fait dans le hall, entre deux ordis à… pièces!). La tramontane soufflait très fort lorsqu’on est sortis chercher où manger, à 22 heures. On n’a rien trouvé de mieux qu’un restau… italien ! Mais très correct. Petite balade digestive dans les rues, magnifiques.
J2 : De Cadaqués à Tarragone via Begur et ses plages
Lever à l’hôtel qui se rattrape un peu avec un buffet petit déj pas mal. On est tout seuls. Notre chambre donne sur un jardin collectif avec un coq ravi de donner de la voix… Retour dans le hall pour réserver un hôtel pour le soir. Ce sera à Tarragone. Dès qu’on met le pied dehors, la pluie arrive. Tant pis, on fait un premier tour en voiture. Même sous les nuages, Cadaqués est splendide. On imagine aisément le turquoise de ses eaux sous le soleil. On se gare et on marche jusqu’à une petite île, tout au bout. C’est là que le soleil se lève. Splendide. On continue notre balade à travers les rues en cherchant les célèbres chats « libres » de Cadaqués.
On suit l’itinéraire Dali en multipliant les photos avant de pousser jusqu’à la pointe, le cap de Creus, un parc national aux côtes déchirées. Ambiance fin du monde sur l’extrémité orientale de la péninsule ibérique. En voyant les rochers aux drôles de formes, on comprend d’où est venue (une partie) de l’inspiration de Dali. On pousse d’ailleurs jusqu’à son musée (sa maison), à Portlligat (quasi jumelée avec Cadaqués). Les sculptures et les oeufs géants sur les toits nous confirment que c’est bien là. C’est fermé : même en saison, il faut réserver. Petit arrêt à Begur et surtout à ses plages de carte postale, des criques totalement abandonnées pendant l’hiver (« Sa Tuna » a notre préférence). Direction Tarragone qu’on parcourt un peu de nuit avant de s’attabler autour de tapas.
J3 : De Tarragone à Valence via le Delta de l’Elbre
On traîne longtemps ce matin pour chercher l’hôtel des trois prochains soirs, à Valence. Le stationnement a l’air galère et on hésite entre vieille ville et bord de mer. Ce sera finalement entre les deux. On part enfin à la découverte de Tarragone, sous un soleil incroyable qui pique presque les yeux. On traverse la Rambla jusqu’au balcon de la Méditerranée, sous les allées d’orangers. Partout de la musique, des gens attablés gaiement sur les places. Passage à l’amphithéâtre romain de bord de mer, port. A la sortie, une belle surprise: l’aqueduc du pont du Diable. La chronique est ici : Tarragone en 24 heures
Puis cap sur le Delta de l’Ebre, un parc naturel immense fait de marais et de rizières (il faut bien faire la paella !) et surtout peuplé de milliers d’oiseaux (bon là, beaucoup étaient en migration !). C’est censé être l’un des seuls endroits d’Europe où les flamants roses se reproduisent. Un peu galère de trouver son chemin (il faut aller à la ville de Deltebre et trouver le plan sur la petite cabane d’informations à l’entrée). Plage de dunes. On a droit à un coucher de soleil magnifique. Direction Valencia. On trouve direct une place gratuite et l’hôtel est top : ce soir, c’est room service.
J4 : Visite du vieux Valence
On va rester trois jours à Valencia, et on décide de commencer par la visite de la vieille ville. Le soleil est au rendez-vous et la ville magnifique. Places, fontaine, cathédrale et marché. On la traverse intégralement, jusqu’au jardin botanique, où une colonie de chats sauvages très apprivoisés ne nous lâche pas d’une semelle. Conseil : ne pique-niquez pas là-bas! On hallucine sur le nombre de graffs sur les murs, très réussis en plus. Mini shopping (infructueux) sur le retour, au milieu des complexes « El Corte Inglès » qui vendent absolument tout. On rentre à 20 heures, exténués et courbatus de tant de marche (on avait rouillé ces derniers mois !). Du coup, on se choisit un resto tout proche pour dîner : après l’italien, le japonais ! Le « Fuji » est ouvert jusqu’à minuit. On met du temps à comprendre le principe : c’est en fait une formule à volonté mais il faut re-commander à chaque fois. Très bon, pas cher, bon plan. Point négatif : on sent méchamment le graillon.
J5 : Valence, cité des sciences et aquarium
Après avoir goûté à l' »horchata » au petit déj (boisson à la couleur du lait mais au goût de médoc), on va visiter une autre partie de la ville, la Cité des sciences et des arts. Pour ce faire, on traverse une incroyable coulée verte, un gigantesque parc qui prend place dans le lit d’une ancienne rivière, la Turia. On escalade un Gulliver géant… Trois kilomètres plus tard, on arrive enfin à la Cité des sciences, un immense complexe ultra moderne et architecturalement bluffant. En travaux bien sûr, donc on galère sec à trouver l’aquarium, où on doit manger. On a réservé au « Submarino« , un resto-aquarium. Y entrer est (encore) galère mais on finit par s’installer dans la salle ronde entourée de poissons. On vous racontera. Deux heures plus tard, on visite l’aquarium, l' »Oceanografic« . Cher et, selon nous, pas exceptionnel. Mais c’est peut-être parce qu’on en a fait beaucoup ces dernières années. Retour en taxi. On profite du spa de l’hôtel. Mini-courses : ce soir, on grignote dans la chambre.
J6 : De Valence à Sant Feliu de Guixols via le Bioparc
Lever tôt ce matin. Dans le journal, on découvre que George Clooney et Hugh Laurie tournent à la Cité des sciences depuis hier (dans le musée des sciences prince Felipe). Un film de Brad Bird, « Tomorrowland« , qui doit sortir en décembre. On ne les a pas croisés à la machine à café mais on est allé repaparazzer devant vite fait en partant ! Un petit tour au port, à la plage (jolie et immense). Mais le temps est tristou aujourd’hui.
Dommage car on a prévu de faire le Bioparc, un zoo en bordure de ville présenté comme révolutionnaire car il n’y a pas la moindre barrière. On voit les animaux derrière des clôtures en bois ou des vitres incroyablement propres. C’est vrai qu’il est énorme. Dommage qu’il ne soit consacré qu’à la savane africaine. On a en tout cas vu plusieurs animaux qu’on n’avait jamais vus avant (un fossa, prédateur de lémuriens, un dik dik de Kirk, sorte de petite biche et des oryctéropes, fourmiliers qui ressemblent à des cochons-kangourous. Ils ont aussi un spectacle qui mélange rapaces, renard, porcs-épics et sangliers. Insolite. Les photographes peuvent s’en donner à coeur joie ici, d’autant que les espèces se mélangent dans les différents enclos. On se marre à la sortie : à l’entrée, on vous prend en photo (payante) au milieu de statues de gorilles. C’est bien marqué : interdit de faire vos propres photos. Et bien à la sortie, ils les ont bâchés pour éviter toute gruge. N’importe quoi.
Quatre heures de route plus tard, on arrive à Sant Feliu de Guixols, qu’on a choisi pour faire une halte sur la remontée. On aurait préféré Tossa de Mar, mais c’était plus compliqué question hébergement. On arrive sous la flotte. L’hôtel (« Barcarola ») a l’air chouette, mais on déchante vite : le wifi capte pas et on nous prend pour des couillons. On se rend vite compte que c’est un hôtel « spécial » Néerlandais! (LOL). L’apothéose arrive au resto de l’hôtel (« Las Dunas »). Censé fermer à 23 heures, mais à 21h40, le serveur grimace, regarde sa montre et ne nous propose pas un verre d’eau. C’en est gênant. Du coup j’ai encore plus envie d’une paella (20 minutes de préparation). Pas mauvais. Retour à la piaule, immense mais glacée (pas de chauffage hors saison, ça met un bon moment). On regrette d’avoir quitté Valence…
J7 : De Sant Feliu de Guixols à la Jonquera via Tossa de Mar et ses criques sauvages, puis retour
Dernier jour, snif. Au moins il fait un temps splendide, le soleil est revenu. Sant Feliu nous fait une bien meilleure impression de jour! On prend la route côtière d’une vingtaine de kilomètres pour voir à quoi ressemble Tossa de Mar. Le spectacle est grandiose. La mer est turquoise, les villages agrippés aux falaises. Halte à la jolie crique de Cala Giverola, où des pêcheurs d’oursins nous montrent leurs prises du jour. C’était notre dernier arrêt. Une longue route nous attend pour remonter. Petit arrêt à la Jonquera, à la frontière. Dans une zone commerciale glauque, envahie de camions, il y a tout pour faire le plein : clopes (les quotas viennent de changer, on peut ramener dix cartouches par personne), alcools divers, charcuterie et magasins d’usine. Adios !
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magnifico
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Aaahh Cadaques, Begur, Cap Creus, c’est toutes les vacances de mon enfance!!! Merci pour ce petit moment de nostalgie!
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