Truth or Consequences, la ville au nom mythique de jeu radio
Ce n’est pas le paysage ou les activités qui nous ont fait passer l’été dernier par Truth or Consequences. La ville était pourtant l’une des destinations-phares de notre roadtrip sur les routes du Sud des Etats-Unis. Vous avez trouvé pourquoi ? Son nom, bien sûr. « Truth or Consequences » (traduire à peu près « Action ou vérité ? ») ne lui vient pas d’une tribu indienne, comme c’est souvent le cas dans le secteur, mais d’un… jeu de radio.
Un quizz inventé par Ralph Edwards, pionnier de la télévision qui lança un jour de 1950 un défi sur les ondes : la première ville américaine qui se déclarerait prête à prendre le nom de son radio-crochet accueillerait l’émission. Hot Springs (Nouveau-Mexique) s’est portée candidate (voyant là un atout pour (re)lancer son tourisme), le conseil municipal a voté pour et elle a été choisie. Le présentateur, qui avait noué de vrais liens avec la ville, vint chaque mois de mai pendant cinquante ans, pendant la « Fiesta » de la ville, même après l’arrêt de l’émission (radiophonique puis télévisée), en 1988.
A l’exception de sources chaudes dont on peut profiter dans de grandes baignoires dans son hôtel ou dans des spas, soyons honnêtes, son nom est à peu près la seule fantaisie du lieu.
On n’a passé que quelques heures à « T or C« . On est arrivés au coucher de soleil, et pris la traditionnelle photo du panneau d’entrée (un « simple » en fer forgé) avant de chercher notre hôtel, qu’on avait choisi de longue date (le Pelican spa, je vous en reparle en bas). On a eu un peu de mal à le trouver au milieu de toutes les petites maisons multicolores. Beaucoup sont des préfabriqués en métal. J’avais mal compris en réservant donc, sympa, le mec nous file une chambre avec le spa minéral à l’intérieur (et non commun à l’extérieur).
C’est incroyable. Dans la chambre, il y a un énorme bac en pierre et deux robinets. L’un, big, apporte directement l’eau des sources chaudes, à des dizaines de mètres sous l’hôtel. Attention, l’eau est à 100°C ! Il ne faut pas utiliser de produits « chimiques » mais bien se laver après et boire beaucoup d’eau. L’eau est gorgée de minéraux censés être pleins de vertus. Calcium et chloride ici. C’est plus que tentant, on fait trempette quelques minutes mais on verra après, il faut trouver à manger (le coin ne sent pas la vie nocturne intense).
Le mec de l’hôtel, toujours aussi sympa, nous conseille chaudement le « spot » classe local : le « Los Arcos« . Ah oui on a vu les panneaux géants en arrivant. Ca a été un grand moment. Au milieu du désert, dans un décor assez clinquant, cette maison familiale sert du « terre-mer ». Comprenez steak-homard, poulet-crevettes, ribs-crabe… Assez cher. Si c’était bon ? On a mis quelques à jours à réfléchir pour répondre : ben non en fait. Mais c’était marrant et on était bien contents de le trouver là. En rentrant, on croise encore des nuées de ces espèces de gros scarabées noirs qu’on a rencontrés dès l’entrée au Nouveau-Mexique. Brrrrr.
Retour à l’hôtel où on se lance : on se fait couler ce bain. C’est long mais génial. Tu planes vraiment après et tu tombes comme une masse. Et tu te sens purifié, tout bien, revigoré. Idéal après une longue journée de route.
On s’en remet deux le lendemain, histoire d’en profiter avant de partir. C’est parti pour un tour de ville. Rapide. Passage sous le château d’eau, à l’office du tourisme, devant le musée de Geronimo et au memorial des vétérans où l’on a la surprise de découvrir une mini statue de la Liberté.
On serait bien allés voir le Spaceport America de Virgin Galactic, premier au monde à envoyer des « touristes » dans l’espace. Il n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres de « T or C » mais c’est un bunker. Même pour seulement visiter, la logistique est hyper complexe : il faut réserver, c’est cher, et on ne peut pas approcher, il faut prendre un bus. L’autre attrait de la ville est l’Elephant Butte Lake State Park, une « recreation area » sur les rives de cette retenue d’eau. Comme un mini Lac Powell (Arizona), en beaucoup moins beau bien sûr. Allez ce n’est pas grave, on a beaucoup de choses à voir sur la route du Texas : Hatch (la capitale du chili vert) et le désert blanc de White Sands. Action et vérité !
A savoir aussi
T or C a eu son serial killer, à quelques kilomètres. David Parker Ray (surnommé le toy-box killer) a été condamné à 224 ans de prison pour 12 meurtres (mais le FBI lui en suspecte 60 entre 1950 et 1999…). Kiefer Sutherland (« 24 h chrono« ) a appelé son film « Truth or consequences, NM » mais n’y a pas tourné, pas plus que la série Breaking Bad, qui y a pourtant fait référence.
Le coin pratique
> Aller à Truth or Consequences : T or C se trouve au Nouveau-Mexique, sur la route 85 entre Las Cruces et Alburquerque.
> Distances
T or C – Alburquerque : 244 km – 2h05
T or C – Las Cruces : 120 km – 1h10
T or C – White Sands NM : 196 km – 1h50
T or C – Spaceport America : 50 km – 1h16
> Pour les curieux : le Spaceport se trouve là.
> Bon plan hôtel : Pelican spa, 306 S Pershing Street, Truth or consequences (NM). Chambres à partir de 55 dollars la nuit. Accès au spa inclus. Site : http://www.pelican-spa.com/
Photos : toutes A La Fin De La Route, à l’exception des photos historiques (Wiki), d’Elephant Butte (Wiki) et du Spaceport America (site du spacioport)
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Je ne connaissais pas du tout cette ville et même dans Breaking Bad je me rappelle pas du tout de sa référence. En tout cas la photo du panneau d’entrée est incontournable et à classer dans les lieux insolites
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Encore une fois une adresse originale ! Quand nous retournerons dans la région on s’y arrête ! Merci pour ce nouvel article !!!
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