La Vallée des singes, une journée chez les cousins viennois
Autant vous le dire tout de suite, je ne suis pas une grande fan des singes. Je trouve qu’on se « ressemble » trop et je leur préfère généralement les félins. Mais au cours de plusieurs virées vers l’ouest de la France, un panneau nous a plusieurs fois intrigués : la « Vallée des singes ». Un parc unique en son genre, qui a fêté ses quinze ans en 2013 et où quatre-cents singes, issus d’une trentaine d’espèces différentes, accueillent les visiteurs à l’année. En plus, on avait reçu des communiqués et des pétitions, la Vallée des singes se sentant menacée par un projet d’éoliennes. N’écoutant que notre curiosité et pour varier un peu notre désormais traditionnel périple bordelais de pré-vacances, on y a passé quelques heures avec Nelly (que vous aviez déjà « rencontrée » autour du bassin d’Arcachon, à Bordeaux, au Futuroscope et à Barcelone).
On y est arrivées un peu tard un dimanche, avant 16 heures. Et un peu abattues aussi: c’était THE journée à contretemps (vous savez de celles où l’on pinaille, où les déviations se multiplient, où la voiture fait des trucs bizarres). Résultat : on a mis quatre heures pour y arriver depuis Bordeaux (alors que ça aurait dû nous en prendre deux et demi). Grrrrr.
Le concept du parc est unique en France. Inventé dans les années 1970 aux Pays-Bas par Wim Mager, un photographe néerlandais tombé amoureux des primates, puis exporté dans la Vienne, il accueille l’un des plus grands groupes de gorilles d’Europe, de rares chimpanzés, le plus grand groupe de bonobos du monde et est aussi un conservatoire pour la protection des primates. Aucun pensionnaire n’a été prélevé à l’état sauvage. Ici pas de barrières ni de cages mais beaucoup de passion et de travail de conservation.
Dès les premiers mètres, le site est chouette. Perdu au milieu de nulle part et des champs, en plein département de la Vienne, à Romagne, le parc de seize hectares est un terrain de jeu idéal pour les singes de tout poil, qui vivent là en totale liberté (ou presque) sur des « îles » différentes. On en fait le tour à pied. Avant d’entrer, il y a une précaution à prendre: des sacs en toile à fermeture-éclair sont à disposition (gratuitement) des visiteurs et il vous est conseillé d’en profiter. Les singes sont de grands malins lorsqu’il s’agit de piquer quelque chose qui dépasse d’un sac. On a eu l’occasion d’y assister: une maman essayait de calmer son bébé dans sa poussette, et là, elle a fait L’ERREUR. Elle a ouvert son sac et bam. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, une maman singe, son propre bébé sur le dos, lui avait piqué son paquet de gâteaux (VDM). Sinon, il faut respecter quelques consignes de bon sens (ne pas les toucher même s’ils viennent vers vous, tout contact est strictement interdit, ne pas leur filer votre sandwich, etc…).
On a franchement bien aimé l’expérience, même si, à notre avis, un sens de la visite serait tout indiqué (« pour les fainéants qui ont besoin d’être guidés ou ceux qui ne veulent rien rater » analyse Nelly). On vous conseille de prendre part aux nombreuses séances de nourrissage (calendrier détaillé), qui vous permettront de bien voir les singes (même si, rassurez-vous, on les voit déjà très bien hors des séances). Mais surtout d’apprendre plein de choses sur eux grâce aux soigneurs.
Allez, sans plus attendre, on vous présente nos nouveaux potes (si si, ça va bien mieux entre nous maintenant). On ne vous les a pas tous mis, il faut vous laisser quelques surprises :
Les capucins à épaules blanches
Rares en zoos, les capucins à épaules blanches, originaires d’Amérique centrale, sont hyperactifs. Ils font beaucoup de bruit et n’ont pas une tête particulièrement engageante… non?!
Les bonobos
Le groupe (une quinzaine) est très impressionnant. On ne peut voir des bonobos qu’ici en France, depuis 2011. Ils partagent 98 % de notre patrimoine génétique. L’espèce, qui vient du Congo, est en voie de disparition et a une particularité: moins belliqueuse que le chimpanzé, elle entretient des rapports pacifiques et a une sexualité assez débridée qui réside davantage dans le rapport social que dans la reproduction (si j’ai bien tout compris).
Les magots
Les magots sont ceux qu’on a vus de très près en premier. De très très près même. Ces singes du froid, aussi appelés macaques berbères, se sont mis une branlée et on a couru en criant pour les éviter (trop malin). Le soigneur était mort de rire. Ensuite, tandis qu certains s’épouillaient (pas pour s’enlever des puces mais des saletés et des peaux mortes, miam), l’un s’est mis à claquer des lèvres, donnant une forme toute ronde à sa bouche. En fait c’était le sage de la bande, qui ainsi calmait le jeu et tentait d’apaiser les tensions au sein du groupe. Sachant que ce sont les femelles qui dominent des groupes de dizaines d’individus.
Les capucins à poitrine jaune
Hyper rares, très filous et gourmands, les capucins à poitrine jaune (ou sapajous) viennent du Brésil. Leur plus célèbre ambassadeur, Crystal, est une star de cinéma : c’est lui qu’on voit dans « Ma nuit au musée », « Very Bad trip 2 », « Indiana Jones et le crâne du royaume de crystal » ou « American pie ».
Les titis
Voilà des singes calmes et chez lesquels le père de famille tient son rôle avec sérieux. Originaires de la forêt tropicale d’Amérique du sud, la Vallée a été le premier zoo d’Europe à le voir se reproduire.
Les gibbons à favoris blancs
Les gibbons à favoris blancs sont des singes à part : ils n’ont pas de queue, se déplacent surtout avec leurs « bras » mais surtout n’ont pas la même couleur selon leur sexe. Les femelles sont « blondes » alors que les mâles sont noirs avec des favoris blancs sur les côtés de la tête. Ils vivent dans les forêts de Chine et du Vietnam.
Les mandrills
Originaires d’Afrique, les mandrills vivent à l’état naturel dans des groupes de plusieurs centaines d’individus. C’est lui qu’on voit dans « Le Roi Lion ».
Le cercopithèque de Roloway
Le cercopithèque de Roloway (ou Diane de Roloway) n’existe plus qu’à l’est de la Côte d’Ivoire et au Ghana: il fait partie des 25 espèces de primates les plus menacées du monde. Seulement une trentaine vivrait en captivité et seulement dix zoos dans le monde les présentent.
Les maki cattas
Je rigole dès que je les vois car à chaque fois, ma douce moitié fredonne leur nom sur l’air du « Bal masqué » de la Compagnie créole (« Les maki cattas, les maki cattas, ohé ohé« ). Ceux-là, originaires de Madagascar, sont archi-connus. Ils ont la queue rayée mais partagent leur « île » avec les makis varis, roux ou noirs et blancs, qui ont une particularité: ce sont les seuls singes à déposer leurs bébés dans un nid, comme les oiseaux. J’adore quand ils s’assoient comme des humains et qu’ils se tournent vers le soleil, comme pour bronzer.
L’atèle à face rouge
On a tilté dessus dès qu’on a vu sa photo sur le plan. L’atèle à face rouge ou singe araignée. Une tête trop bizarre entre l’être humain à frange années 60 et le « minimoy« . Il a un poil noir de jais sur tout le corps à l’exception du visage (presque rouge) et des yeux bleus. Originaire de Guyane, il se sert de sa queue dite préhensile comme d’un cinquième membre. C’est (encore) le seul endroit en France où on peut en voir. Il ne ressemble vraiment à aucun autre.
Les colobes
Ceux-là aussi je les connaissais. Les colobes, noirs et blancs et comme casqués, viennent d’Afrique et sont de gros mangeurs de feuilles.
Les gorilles
Ceux qu’à titre perso, j’aime le moins, tandis que Nelly est restée le nez collée à la vitre. La Vallée a l’un des plus grands groupes d’Europe. On vous conseille le spectacle du gros mâle de 200 kg qui se tape une salade en une seule bouchée !
Les ouistitis pygmées
Ceux-là font partie de mes chouchous: les minuscules ouistitis pygmées. Ils pèsent une centaine de grammes et ressemblent plus à une souris ou un oiseau qu’à un singe. On les trouve au Pérou, au Brésil et en Equateur.
Les singes laineux
Les singes laineux font aussi partie des singes rares. Originaires d’Amérique du sud, ils ont comme les atèles une queue préhensile qui leur sert de « cinquième main ».
Les saïmiris
Je l’avoue, ceux-là me font un peu flipper… Les petits saïmiris, hyper agiles, nous sont plusieurs fois passés au-dessus de la tête en poussant de petits cris stridents. Brrr. Eux aussi viennent d’Amérique du sud.
Et aussi…
Expos et pédago
Plusieurs expos et films sont à découvrir. La pédagogie est soignée: les panneaux en apprennent beaucoup sur les différentes espèces . Coup de coeur pour les panneaux qui invitent, miroir à l’appui, à reproduire les principales mimiques des singes.
Mini-ferme
Faute de toucher les singes, vous pourrez tâter de la biquette ou courir après les oies!
Pour manger
Deux endroits pour manger dans le parc (pas le genre d’endroit où on déballe son pique-nique n’importe où il ne fera pas long feu): la case des chimpanzés et la hutte des gorilles. Bel effort sur les produits locaux et bio. Prix conformes à ceux pratiqués dans les parcs… Idem pour la boutique à la sortie.(On a testé le premier snack). Il y a aussi des aires de pique-nique.
Notre verdict : 3 pandas roux
Le coin pratique
> L’adresse : Parc animalier de La Vallée des singes, « Le Gureau », 86 700 Romagne (Vienne). Coordonnées GPS: N 46° 14′ 34″ / E 0° 17′ 23″.
> Distances
Futuroscope – Vallée des Singes : 60 km (50 minutes)
Poitiers – Vallée des Singes : 49 km (47 minutes)
Niot – Vallée des Singes : 82 km (1h15)
> Ouverture : du 1er mars au 11 novembre, tous les jours (horaires différents selon saison et dernières entrées 1h30 avant la fermeture des portes). Prévoyez un peu de temps pour en profiter. Il y a régulièrement des nouveautés.
> Tarifs (2015) : 18,50 euros pour les adultes, 12,50 euros pour les enfants de 5 à 12 ans, gratuit pour les moins de 5 ans
> Leur site : http://www.la-vallee-des-singes.fr/
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Excellent ce parc !!! Un peu cher mais bon… le concept est bien.
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C’est une bien sympathique visite !
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Le concept est vraiment génial. J’ignorais l’existence de ce parc, ça peut servir pour un week end sympa en France. Et puis comme ça je retrouverais mes semblables 🙂
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