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A la fin de la route | 20 février 2019

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3 Comments

De Gerland au Parc OL : ce n’est pas que du foot

De Gerland au Parc OL : ce n’est pas que du foot
alafindelaroute

Depuis La Mulatière, où j’habitais avec mes parents et ma soeur, c’était à quelques centaines de mètres à vol d’oiseau. Tellement proche que, les soirs de match, depuis le petit balcon avec vue sur Lyon, on entendait le public gronder et on se regardait malicieusement en sachant que l’Olympique Lyonnais venait de marquer. Le stade de Gerland a rythmé mon enfance. L’OL aussi. J’avais à peine 6 ou 7 ans les premières fois que je me suis faufilé dans les travées de l’oeuvre de Tony Garnier.

 

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Sponsor « Le 69 » sur le maillot, Raymond Domenech sur le banc… Mes stars étaient Jacky Colin, Eugene Kabongo, Ali Bouafia, Pascal Fugier, Claudio Garcia, François Lemasson, le gardien (ce qui nous faisait chanter « Lemasson, c’est du béton« ) ou un certain Bruno Génésio. Et l’OL était bien éloigné de ce qu’il est aujourd’hui. Un jeune président nommé Jean-Michel Aulas, une équipe de copains sur le terrain, des adversaires comme Niort, Mulhouse, Rodez, Sète, Le Puy, Montceau. Du très lourd.

Les lions en bronze gardant l’entrée côté Jean Jaurès, les virages découverts, l’odeur des merguez, de la cigarette, les premiers jurons. On apprend beaucoup dans un stade quand on est encore un jeune gone. Et puis il y a eu Monsieur Boudin. J’avais pas encore neuf ans mais je m’en souviens comme si c’était hier. C’était le match de la montée contre Alès. J’étais installé avec mon père avec mon petit drapeau « Adieu la D2, vive la D1« . Ce samedi 22 avril, à la 5e minute, Jacky Colin décoche une frappe surpuissante dans la lucarne adverse. Gerland est en ébullition. Mais Monsieur Boudin, l’arbitre, sort de nulle part pour annuler ce but pour, selon lui, un hors-jeu de position. Imaginaire. Je vous laisse imaginer le match qu’a passé l’homme en noir. Dans mes souvenirs d’enfant, je crois même me souvenir que quelqu’un a jeté du… boudin sur la pelouse après la pause. Où il l’a trouvé ? Est-il allé l’acheter à la mi-temps (on est à Lyon, c’est de la charcutaille, ça doit se trouver…) ? Je n’en sais rien. Mais ça m’a marqué. Lyon et alès ont fait match nul (0-0) et l’OL est monté quand même. Même quand je ne venais pas voir un match, Gerland n’était pas bien loin. Avec mon club du LOU, je tapais le ballon au pied du virage nord.

 

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Après, je n’ai plus vu Gerland de mon balcon. J’ai suivi mes parents en Ardèche mais dès qu’on le pouvait, on prenait la voiture pour aller voir Maurice, Gava, Sassus, Olmeta, Debbah, Giuly et les autres. De retour pour mes études dans la Capitale des Gaules, j’ai repris mes quartiers à La Mulatière et à Gerland alors que le club attaquait ses années fastes. Le premier de Ligue des Champions, j’y étais. Le match du premier titre, je l’ai raté mais j’étais à l’Hôtel de Ville pour fêter ça avec les joueurs. A Milan, Madrid, Munich, j’ai suivi l’équipe.

Puis le travail m’a éloigné du stade. Dès que je le pouvais, je m’y rendais comme on se rend dans un sanctuaire. Je me rends compte que j’y ai passé des centaines d’heures, que j’ai été abonné pendant longtemps, que j’ai vu des matchs depuis absolument toutes les tribunes. Même en loges une fois je ne sais plus comment, même en tribune de presse. Et finalement, je n’ai pas eu l’occasion de lui dire au revoir.

En 2016, l’OL a quitté Gerland, mon stade, pour un nouveau projet à Décines. J’ai longtemps hésité à y mettre les pieds tant le premier a marqué mon histoire. J’ai craqué une première fois pour aller voir un match avec mon père contre Bordeaux. Et puis l’occasion s’est présentée lors de l’Euro 2016. Un coup de fil et j’étais parti pour Décines pour aller voir France-Eire avce Delphine. Il y a toujours des lions autour du stade (en plastique ceux-là), l’odeur de merguez a presque disparu, les bières sont à 0,1°, les jurons sont toujours là, et l’écrin est foutrement beau. C’était inévitable. L’OL devait quitter le vieux Gerland. Pour sa progression, pour avoir une enceinte à la hauteur de cette ville. Et moi, j’avais besoin de ça pour recommencer mon histoire. Je m’en souviendrai toujours. Un Euro en France, un match difficile, un doublé de Griezmann et un stade qui chavire. Il me fallait vraiment ça pour recommencer une histoire.

 

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Jamais je n’oublierai Gerland. Des fois, même pour le plaisir, je passe dans le quartier. Je me revois gone, ma main dans celle de mon père, en train de sortir du stade. Et de me tourner vers lui en disant « Il était nul Monsieur Boudin, hein ».

 

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Merci au groupe Accor Hotels, et à M. Thierry Roussel, du Novotel Confluence, pour nous avoir permis d’assister à France-Eire, 8e de finale de l’Euro 2016.

Comments

  1. Je ne pouvais pas louper de lire cet article. Lyon c’est ma ville, l’OL mon club. J’ai également connu Gerland depuis tout petit, j’y ai même joué sur cette pelouse en levé de rideau. De beaux souvenirs. Puis après il y a eu les années fastes avec les Cris, Coupet, Juni… et là j’avais choppé le filon, je distribuais la tribune OL avant le match pour assister gratuitement depuis les tribunes à tous les matchs de l’OL pendant presque 6 ans.

    Aujourd’hui je me suis un peu excentré de Lyon mais je continue de temps en temps à aller au Parc OL. J’ai d’ailleurs pris le pass LDC…

    En tout cas merci pour cet article, je me rappelle encore : Eugènnnnnnee Kabongooooooo !!

    Allez l’OL!

  2. Un bel article qui me donnerait presque envie de supporter l’OL 😉

    • alafindelaroute

      N’exagérons rien ^^

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