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A la fin de la route | 15 mars 2019

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Coups de soleil et dos de baleines

Coups de soleil et dos de baleines
alafindelaroute

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28 juillet, de Dolbeau aux Bergeronnes

 

 

C’est arrivé d’un coup, comme ça, sans crier gare. Ce matin du 28 juillet, il faisait beau, grand bleu. A une petite heure de route, la première étape nous amenait au parc national de la Pointe-Taillon, lové sur une langue de terre dessinée par la rivière Peribonka. Ce petit parc (92 km2), avec campings rustiques, dispose de sentiers de randonnées et de pistes cyclables qui s’ouvrent sur les tourbières. Mais surtout : 15 kilomètres de plages sur le lac Saint-Jean avec un sable coloré magnifique (après recherche, c’est dû à des grains d’ilménite, oxyde de fer et titane). Ni une, ni deux : serviettes, maillots de bains, mots croisés et trempage des pieds, pas plus. Faut dire que l’eau doit être aux environs de 14-15 degrés, un peu juste pour nous, mais ça n’arrête pas les dizaines de Québecois autour de nous. Ce qu’on n’avait pas prévu, c’était l’inclinaison du soleil, différente (forcément) de chez nous. Pour résumer, en deux heures, je suis devenu écarlate alors qu’il faisait à peine 20 degrés. Bien vu l’aveugle.

 

Nous reprenons la 172 vers l’Est en direction de Tadoussac. A mi-chemin se trouve Sainte-Rose-du-Nord, très joli village en bord de Saguenay. Une poignée de maisons, quelques baraques en bois d’un autre temps pour se restaurer près de la jetée et le Café de la Poste en haut du village (souvent bourré de Français). Si beau, si paisible que nous nous demandons si nous n’allons pas camper ici. Avant de nous raviser. L’objectif est de rallier Tadoussac, à minima.

 

 

« Back on the road », nous arrivons à Tadoussac en milieu d’après-midi. On voit très vite qu’il sera difficile de trouver un logement en haute saison et sans réservation. Il pleut, nous n’avons rien à manger, pas une bière, et aucun endroit où dormir. La visite attendra : on s’engouffre dans la supérette, on chope deux ou trois denrées puis retour sur la 138 vers le nord pour tenter notre chance. Le plan B, c’était le camping Paradis Marin aux Bergeronnes. Du rustique oui, mais au bord du Saint-Laurent avec les baleines à quelques mètres. Seul souci, ce camping applique la loi du « Premier arrivé, premier servi ». En débarquant à 17 heures, le pari était perdu d’avance. Alors, on mise tout sur le plan C : le camping municipal des Bergeronnes. Bingo, on récupère un emplacement (en pente) pour deux nuits à une centaine de mètres du fleuve, une table et un petit tracteur nous amène du bois. Premier plantage de tente.

 

 

Déjà écarlate avec le soleil, je deviens violet en gonflant le matelas deux places. Ben ouais, avec une pompe, c’est pas drôle. On s’est installé trop tard, obligés de faire un barbecue dans le noir sous le regard amusé de nos voisins suréquipés avec leurs moustiquaires géantes. Ils nous donnent un starter pour le feu. Delphine met le pied sur une saucisse, le temps se déchaîne, la nuit risque d’être rude. Rideau.

 

29 juillet, baleines au Cap de Bon-Désir et à Tadoussac

Et la nuit a été rude. « De la maaaaarde » comme on dit là-bas. Le vent qui claque, la pluie, la totale. Mais le matin, tout est calme. Et c’est toujours pareil avec nous dans les campings : tu sors la tête de la tente, il y a déjà les trois quarts de tes voisins qui ont plié les gaules. A te filer des complexes. Nous partons pour le Centre d’interprétation et d’observation du Cap de Bon-Désir, aux Bergeronnes, à quelques kilomètres du camping. Un lieu magnifique, où le Saint-Laurent plonge de telle manière qu’il est possible d’observer les mammifères marins depuis le rivage. En deux heures à peine, les rorquals défilent. Grand, très grand spectacle.

 

 

Après le Cap de Bon-Désir, retour à Tadoussac. Là ou le Saguenay retrouve le Saint-Laurent, une baie magnifique, un village incontournable, la capitale de la baleine au Québec. Dans la bourgade, très touristique, les regards se posent immédiatement sur l’immense Hôtel Tadoussac, qui fait face à la baie. La bâtisse rouge et blanche, style anglo-normand (construite en 1866 puis rénovée plusieurs fois), a servi de décor au film L’Hôtel New Hampshire (1984, d’après le romain de John Irving), avec Jodie Foster et un Rob Lowe plus maquillée qu’elle (cf affiche). Moi, je pense à Shining, j’ai peu, alors j’arrête d’y penser.

 

 

Voilà pour les pipoleries. Nous nous arrêtons d’abord manger au café Bohême, très belle maison jaune au toit d’aluminium. Avec un nom comme ça, on espérait bien trouver du vert. Dans le mille. Grandes salades, petit sandwiches et gâteau aux carottes (quoi, ça compte pas dans les cinq fruits et légumes par jour ?). Parenthèse : il y a un truc à savoir au Québec, c’est qu’on peut, dans certains restaurants, apporter son vin (si c’est indiqué). Le marché de l’alcool est géré en partie par une société d’Etat (SAQ, Société des Alcools du Québec) dont les magasins se retrouvent un peu partout dans la province. Le vin y est cher mais souvent moins que dans les restaurants. Et surtout, le choix est beaucoup plus grand.

 

 

Après les carottes, nous visitons le Centre d’interprétation des mammifères marins, sur les espèces qui traversent et vivent dans les Saguenay et le Saint-Laurent. Sympa mais pas de quoi faire la roue. Pour les travaux pratiques, voir des baleines depuis la rive (des bélugas si on a de la chance, pas nous malheureusement), et gratos qui plus est, la pointe de l’Islet est toute indiquée. Nous faisons la petite marche de 800 mètres pour arriver à l’endroit exact où le Saguenay se jette dans le Saint-Laurent. Le balai des traversiers Sainte-Catherine-Tadoussac d’un côté, le gigantesque fleuve de l’autre. Quelques rorquals communs pointent le bout de leur dorsale mais l’endroit est moins propice que le Cap de Bon-Désir. De toute façon, la vue se suffisait à elle-même.

 

Bien sûr, à Tadoussac, les départs de croisières à baleines sont légion. Malheureusement, cela ressemble souvent à ça : deux bateaux et des tonnes de kayaks encerclant le même rorqual.

 

 

De notre côté, nous avions prévu autre chose, bien plus au nord, bien plus tranquille aussi. Nous tournons donc le dos à Tadoussac, je récupère le PV que j’ai pris, presqu’une tradition ici, et nous repartons vers les Bergeronnes. Une journée qui finit par une glace est toujours une bonne journée. Donc, glaces (Québonnnnnnn !), retour au camping, regonflage de matelas, re-écarlate/violet et dodo. Demain, nous partons vers le nord.

 

 

 

Le coin des adresses

Parc de la Pointe-Taillon : accès sur la route 169 entre Sainte-Monique et Saint-Coeur-de-Marie. Tarifs
Café de la Poste, 308 Rue du Quai, Sainte-Rose-du-Nord. (418) 675-1053. Site : cafedelaposte.ca
Camping Paradis Marin, 4, chemin Émile Boulianne, Bergeronnes. (418) 232-6237. Courriel: paradismarin@hotmail.com
Camping municipal Bon-Désir, 198, route 138, Les Bergeronnes. (418) 232-6297. Site : www.campingbondesir.com
Centre d’interprétation et d’observation du Cap de Bon-Désir, 13, chemin du Cap-de-Bon-Désir, Bergeronnes. (418) 232-6751. Tarif adulte (17 à 64 ans) : 7,80 $.
Hôtel Tadoussac, 165 rue Bord de l’Eau, Tadoussac. (418) 235-4421. Site : www.hoteltadoussac.com/
Café Bohême, 239 Rue des Pionniers, Tadoussac. (418) 235-1180
Centre d’interprétation des mammifères marins, 108 Rue de la Cale Sèche, Tadoussac. (418) 235-4701. Site : http://www.gremm.org. Tarif adulte : 12 $

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