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A la fin de la route | 21 avril 2019

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5 Comments

Bodie, bienvenue dans une ville fantôme

Bodie, bienvenue dans une ville fantôme
alafindelaroute

A chaque fois, l’histoire est la même… ou presque. Une progression éclair sur le dos d’un gisement. Il y a de l’or, du charbon ou autre… Et puis un jour, il n’y en a plus. La conquête de l’ouest américain a vu la création de villes champignons qui ont été désertées aussi vite qu’elles sont apparues. Les « ghost towns » sont légion et particulièrement dans les états du Southwest. Deux sites les recensent, état par état, en retraçant leur histoire si singulière : ghosttowns.com et legendsofamerica.com. Un bon moyen pour en cocher une ou deux sur votre parcours. Et ici une carte qui les recensent toutes.

 

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A l’été 2011, nous avions choisi de visiter l’une des plus célèbres, Bodie, car elle se trouve sur la route (ou presque) des grands circuits de l’Ouest, entre le Yosemite, le lac Tahoe et la Vallée de la Mort. Après quelques jours dans le sublime parc du Yosemite, nous avons mis le cap à l’est. Environ deux heures de route, via la spectaculaire Tioga Pass, et voilà le Mono Lake et un peu plus loin, au bout d’une route en gravier, Bodie, la ville-fantôme. L’une des plus grandes et l’une des mieux préservées du pays.

 

[googlemaps https://maps.google.fr/maps/ms?msa=0&msid=205825045507291706220.0004d3dc880ccc44dfc38&hl=fr&ie=UTF8&ll=38.109598,-119.012246&spn=0.205077,0.000027&t=h&output=embed&w=600&h=400]

 

Déjà, l’endroit surprend. Ces quelques habitations nichées dans une petite vallée en plein désert – un désert bouillant cet été mais complètement givré en hiver (nous sommes à 2500 m d’altitude) – , on se demande bien pourquoi. Mais il y avait de l’or ici. Un certain W.S. Bodey en a trouvé en 1859 et les prospecteurs ont afflué. En 1880, Bodie était même la deuxième ville de Californie avec 10000 habitants et 2000 maisons. Deux banques, des journaux,  une prison, 30 mines, une voie de chemin de fer et 65 saloons sur la rue principale longue de deux kilomètres. Au total, 90 à 100 millions de dollars d’or furent extraits de ces mines. Et logiquement, la ville sentait la poudre : hold-ups, bastons, assassinats… le far-west, quoi. En 1881, le révérend F.M. Warrington en parlait ainsi : « Une mer de péché, battue par les tempêtes de la luxure et de la passion ».

Et après ? Moins d’or et surtout des incendies (1892, 1898), dont un gigantesque dans le centre-ville en 1932 : un garçon de 2 ans et demi qui jouait avec des allumettes et voilà 95 % des bâtiments partis en fumée. J’vous dis même pas la branlée qu’il a dû prendre.

Bon, ces feux, la dépression et la prohibition ont eu raison de la cité. En 1962, Bodie, encore habitée pendant une bonne partie du 20e siècle malgré la fermeture des mines, est devenue Natural Historic Landmark puis State Historic Park.

 

 

Aujourd’hui, environ 5 à 10 % des bâtiments d’époque sont encore debout et baignent dans leur jus puisque l’intérieur des maisons a été laissé en l’état. Un état de délabrement arrêté selon l’expression consacrée. Des rangers habitent sur place à l’année pour entretenir le site. C’est à eux que nous donnons notre droit d’entrée (7 dollars/personne) avant de sortir dans la fournaise (plus de 35 degrés) pour explorer.  La visite se fait rapidement car la plupart des bâtisses sont fermées au public. Déambuler dans ces restes de far-west, des maisons en ruines, des carcasses de voitures ou de calèches, est une expérience très sympa et un régal pour les photographes. On s’amuse à deviner l’utilité de chaque bicoque : saloons, commerces, croque-mort, mairie, station-service ? Et tout en haut, la mine qui domine le site. Ne ratez pas les histoires des nombreux fantômes de Bodie : une bonne chinoise qui s’assoit sur la poitrine des gens pendant qu’ils dorment dans la maison Cain, une vieille femme assise dans un rocking-chair dans la Gregory House (véridique), l’odeur de cuisine italienne chez les Mendocini, une stèle d’un jeune enfant dans le cimetière….

Dans une des rues, le musée, immanquable, regorge d’objets d’époque. Chose très agréable : aucun piège à touristes, style saloon reconstitué, boutiques de souvenirs ou restaurants. Mais les photos parlent mieux que moi (désolé pour les reflets).

         

 

A côté de Bodie, le Mono Lake

Si vous venez du Yosemite, avant d’arriver à Bodie, voici le Mono Lake : 25 km de berges, 180 km2 d’étendue d’eau salée et des oiseaux par centaines. Cette cuvette au coeur de la Sierra Nevada, qui a servi de décor à « L’Homme des Hautes Plaines » de Clint Eastwood, impressionne. Vous pouvez faire un petit stop sur ses berges, pourquoi pas juste au nord de la ville de Lee Vining, pour profiter du panorama et de l’île qui trône au centre, Pahoa Island. Seul bémol, les nuées de mouches (visibles sur les photos) sur la surface de l’eau.

 

 

  • Le coin des adresses

> Le site référence de la ville fantôme : Bodie.com
> Pour y accéder : depuis Lee Vining, prendre la 395 vers le nord, puis tourner à droite sur la 270. A la fin de la route, Bodie.
Possibilité aussi de passer par la Cottonwod Canyon Road, ce que nous avions fait. Mais elle est très longue.

> Pratique : Bodie est ouverte toute l’année mais la route qui y mène peut être fermée l’hiver en raison des tempêtes de neige (on est, je le rappelle, à 2500m d’altitude). Impossible d’y camper.
> Prix d’entrée : 7 $ pour les plus de 17 ans, 5 $ (de 6 à 16 ans), gratuit pour les moins de 5 ans. Chiens acceptés si tenus en laisse.

Comments

  1. super le message sur les fantôme j’adore cette article
    j’aime sur bodie et ruée vers l’or
    j’adore merci

  2. Berthilde

    seul bémol les mouches? moi je me souviens qu’il y avait une odeur particulière de souffre, et qui était très prenante sympa, mais on peut pas vraiment pique-niquer ou faire la bronzett, mais évidemment la visite en vaut le coup

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