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A la fin de la route | 18 mars 2019

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Abou Simbel, trésor sauvé des eaux

Abou Simbel, trésor sauvé des eaux
falbalala

Le site des temples d’Abou Simbel est le plus visité d’Egypte après les pyramides. Il a pourtant longtemps été ignoré des touristes. Abou Simbel doit sa notoriété à son sauvetage par l’Unesco, qui l’a déplacé pierre par pierre, de 1960 à 1980, le sauvant ainsi des eaux du lac Nasser, après la construction du fameux barrage. Un lieu à l’atmosphère unique que nous avons visité au printemps 2010 (juste avant le Printemps arabe), dans le cadre du seul voyage organisé auquel on ait décidé de se plier : une croisière sur le Nil.

 

 

Visiter Abou Simbel se mérite : si pour la plupart des excursions, le réveil a sonné à 5 heures, pour éviter la chaleur étouffante (plus de 45°C), c’est à 3 heures qu’on nous a tirés du lit pour prendre la route. Drôle de scène sur le ponton du bateau lorsque tout le monde a débarqué avec son oreiller ! On peut accéder au site par la route, en avion ou en bateau (chaque solution ayant ses avantages et inconvénients et un coût). Nous c’est en bus, au milieu d’un convoi encadré par des militaires (pour des raisons de sécurité, les 290 km à parcourir traversant une zone particulièrement instable politiquement et régulièrement attaquée par les rebelles, à la frontière du Soudan) que nous l’avons rallié. Le guide (Lötfi, une encyclopédie de papyrus sur pattes) nous a réveillés un peu avant l’arrivée, lorsque le jour a commencé à se lever. Une fois sur place : spectacle ! Le ciel est en feu. C’est à pied et sous les premières lueurs de l’aube, baignés dans cette lumière magique et presque irréelle, que les deux temples se sont offerts à nous.

 

 

Tous deux ont été construits dans l’Egypte antique (au XIIIe siècle avant J.-C.), par le pharaon Ramsès II. Le premier, le grand temple, a été construit à sa propre gloire ; l’autre, le petit temple (Hathor aussi appelé temple de la reine) à celui de son épouse préférée, Nefertari (mais il y a aussi d’innombrables statues à son effigie). La caractéristique la plus remarquable du grand temple : sa construction est orientée de telle sorte que, deux fois par an, les rayons du soleil brillent sur toute la longueur de la grotte du temple intérieur et éclaire les statues des quatre dieux assis au bout de la grotte. Quatre colosses hauts de 20 mètres gardent son entrée ; mégalo, Ramsès s’y est représenté à de multiples reprises (jeune, vieux, déïfié…)
On peut entrer à peu près partout, mais la foule arrive vite et un guide est obligatoire; les photos ne sont pas autorisées à l’intérieur. Comme partout, une armée de policiers veille: mais derrière leur mitraillettes se cachent des ambassadeurs au « coeur d’or », toujours prêts à encaisser un petit bakchich contre une photo à leurs côtés ou un accès à une partie de site fermée.

 

 

Revenons à Abou Simbel: au-delà de ses proportions impressionnantes, c’est son sauvetage qui fait du site un lieu unique. Car il a failli disparaître à jamais, il y a cinquante ans : lorsque le président égyptien Nasser a décidé de faire construire le barrage d’Assouan sur le Nil (pour produire de l’électricité, d’augmenter les surfaces cultivables et éliminer la crue du Nil en aval du barrage), l’UNESCO a entrepris de sauver ces monuments du patrimoine mondial de la montée des eaux du lac Nasser. Plusieurs projets ont été envisagés (l’un d’eux prévoyait de mettre le site sous une espèce de cloche de verre, qu’il aurait fallu aller visiter en plongée sous-marine!) ; c’est finalement son déplacement qui a été retenu . Un chantier colossal, qui a consisté à déplacer les temples, pierre par pierre, 60 mètres plus haut, en reconstruisant la montagne dans laquelle ils avaient été creusés. Plus de 300 000 tonnes de roches ont été déblayées…

 

 

Après une paire d’heures passée sur le site, il est temps de remonter dans le bus et de se frotter les yeux, sur le retour, devant les mirages au loin. « Oh, regarde, une oasis… »  » Ah ben, non »

 

 

Le site ouvre au lever du soleil et ferme en fin de journée. Comme la plupart des merveilles d’Egypte, il a droit à son spectacle sons et lumières : le soir, les temples s’éclairent pour raconter leur histoire, à grands coups d’effets spéciaux (on n’a pas testé mais apparemment c’est le show). Seuls ceux qui auront réussi à trouver à dormir sur place ou à choper le dernier avion pourront en profiter.

 

Le coin des adresses

> Compter une douzaine d’euros pour l’entrée sur le site, (beaucoup) plus dans le cadre d’une croisière ou par avion. Autant pour le sons et lumières. Quelques hébergements dans le village voisin d’Abou Simbel.

Comments

  1. Je n’ai jamais débarqué avec un oreiller mais ça a dû être une expérience originale :p La lumière quant à elle est magnifique !!

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